Nos arguments pour une école numérique en tout filaire

(Cet article existe aussi en version .docx téléchargeable à cette adresse)
 
1. Tout d'abord, plantons le décor:

Si le temps vous manque, voici notre vidéo qui plante le décor du veritable débat autour du Wifi en moins de 5 minutes



Quittons maintenant le monde imaginaire de ce champignon et regardons son pendant dans notre monde réel: le wifi.

Le Wifi c'est:
  • une technologie qui a été classée par l'Organisation Mondiale de la Santé dans la catégorie 2B, à savoir "potentiellement cancérigène", au même titre que les gaz d'échappement et certains pesticides. (En fait l'OMS a classé toutes les hyperfréquences  comme "potentiellement cancérigènes": GSM, 2G, 3G, 4G et Wifi)
  • une technologie que des milliers de médecins à travers le monde rendent directement responsable des symptômes de leurs patients. Depuis une dizaine d'années, ces médecins et scientifiques constatent le lien entre l'utilisation d'objets connectés sans fil et certains troubles de santé. Ils se constituent en collectifs pour alerter les autorités et l'opinion publique sur les dangers des technologies sans fil.
    => lire "Et encore un collectif de médecins qui tire la sonnette d'alarme"
  • une technologie qui exposera vos enfants au rayonnement d'une borne Wifi et d'autant de tablettes émettrices d'ondes que d'élèves dans la salle, un niveau d'exposition difficilement atteignable à la maison. L’étude Interphone constate un risque accru de 40% de développer un cancer du cerveau après 1640h d’exposition de téléphone portable ou fixe sans fil sur 10 ans. Ceci est cohérent avec les statistiques en Suède et au Danemark (augmentation de 40% des cancers du cerveau chez les enfants). Un enfant dans un collège qui utilise la tablette pendant 2h par jour atteindra ces 1640h d'exposition en seulement 4 ans ! (Sans compter le rayonnement résiduel permanent de la borne Wifi allumée en permanence dans les collèges)
    => lire aussi "Dissipons quelques malentendus" chapitre "Mise en perspective pour un collégien."
  • une technologie que les compagnies de réassurance ne couvrent plus. C'est-à-dire qu'elles n'assurent plus aucune risque sanitaire lié à ces technologies. Oui, vous avez bien entendu: les opérateurs de téléphonie mobile ne sont pas couverts par leur réassurances sur le risque sanitaire de leur propre technologie qu'ils nous vendent. (petit rappel: les assurances avaient arrêté d'assurer le risque sanitaire lié à l'amiante avant 1920 !!) voir aussi la vidéo: "Les raisons profondes de la controverse"
  • une technologie pour laquelle il n'existe à ce jour aucune étude d'impact sanitaire.
Alors pourquoi est-ce que l'Education Nationale donne le feu vert pour fournir à chaque élève un émétteur Wifi (tablette tactile) et implanter massivement la Wifi dans les écoles et les collèges ? S'agit-il d'un moyen pour artificiellement créer  de la croissance économique ? On ne le saura jamais, mais deux choses sont sûres:

2. La suprématie de l'économie et la stratégie du doute

Mis à part le comportement de plus en plus addictif de nos enfants face à leurs portables et tablettes, force est de constater que l’importance financière et économique d’une substance ou d’une technologie n’a jamais favorisé la reconnaissance rapide de son risque. On peut même dire que plus une technologie toxique est économiquement et financièrement importante, plus il sera difficile de recevoir un message clair sur sa nocivité car l’industrie mettra tout en œuvre pour brouiller les pistes. Ceci s'appelle la stratégie du doute et ce n’est pas une nouveauté.

Selon la sociologue et chercheuse Annie Thébaud-Mony, directrice de recherches à l'Inserm, c’est plutôt devenu la règle du jeu. Dans son livre "La science asservie" elle écrit:
Le scandale de l'amiante et celui des pesticides ont dévoilé l'implication active des industriels dans le déni des risques et de leurs conséquences."
Elle expose également... 
"... comment les scientifiques, dans leur majorité, ont été amenés à s'inscrire dans un processus de confiscation et de corruption de la science au service des intérêts privés de grands groupes industriels et de leurs actionnaires, avec la complicité active de l'Etat." (p.12)
Puis sur le caractère généralisé de ce phénomène:
"En 2005, deux importantes revues de santé publique américaine publient des dossiers sur la corruption de la science, par les firmes industrielles mondialisées, dans la mise en doute, jusqu'au déni, des risques industriels. Ces dossiers témoignent également de la disqualification des chercheurs s'opposant à ces stratégies d'occultation des effets mortifères d'industries dangereuses, qui non seulement masquent les risques, mais rendent invisibles, statistiquement, les millions de victimes affectées par ces substances toxiques. A la suite de ces deux dossiers, d'autres enquêtes ont confirmé la gravité et l'ampleur du phénomène.“ (La Science Asservie, p.12 et p.17)
=> pour plus de détails, lire "Ignorer les signes avant-coureurs 

3. Pourquoi les risques ne sont pas reconnus

Pour ceux qui n'auraient pas encore vu notre vidéo, voici un petit résumé pour montrer la véritable situation de la controverse autour de la nocivité des ondes du sans fil:

On vous présente un champignon inconnu.

D’un côté:
100 scientifiques vous disent qu’ils n’ont pas trouvé d’effet pathogène (aucun lien avec le cancer à part pour les gros consommateurs, aucun effet sur les gènes, la fertilité, les neurones, ni sur le bien-être), les rapports de l’agence sanitaire vous rassurent mais disent néanmoins qu’il faut protéger les enfants et les femmes enceintes. Ils concèdent également qu’il existe un certain nombre d’études qui trouvent des effets,
mais avec un niveau de preuve limité.

De l’autre côté:
100 autres scientifiques nous affirment avoir trouvé plusieurs effets pathogènes (rupture d’ADN, cancer à long terme, problèmes neurologiques et comportementaux, fertilité, baisse du bien-être général, neurasthénie). Il y a aussi des dizaines de collectifs de médecins partout dans le monde qui constatent ces effets chez leurs patients et constatent dans leur pratique clinique le lien causal entre les symptômes et ce champignon. Il y a également plusieurs collectifs de scientifiques, dont un de plus de 200 membres, qui prennent la peine de faire un appel public à l’OMS et à l’ONU pour alerter sur les dangers de ce champignon.

Voilà la situation.

Qui serait d’accord pour que la cantine scolaire
incorpore ce champignon à chacun de ses repas ?

Et bien la même situation s'applique aux ondes artificielles des technologies sans fil. Et encore, nous n'avons pas mentionné le fait que sur les 100 études qui ne trouvent pas d’effet, plusieurs ont été financées par l’industrie qui vend ce champignon. Il faut ajouter à cela que cette industrie est en train de devenir une industrie extrêmement puissante.

Le même constat s'impose alors encore une fois:
Plus une substance ou technologie
est financièrement importante,
plus il sera difficile
d’avoir une idée claire de sa nocivité
car l’industrie tentera tout
pour brouiller les pistes.

Le Conseil de l'Europe confirme notre analyse dans sa résolution 1815 en 2011 à propos des radiofréquences et de l'exposition grandissante de la population aux rayonnements du sans fil:
« 6. Attendre des hauts niveaux de preuves scientifiques et cliniques avant d’agir pour prévenir des risques bien connus peut entraîner des coûts très élevés en terme de santé et d’économie, comme ce fut le cas avec l’amiante, l’essence au plomb et le tabac. »
« 7. De plus, l’Assemblée constate que le problème des champs ou ondes électromagnétiques et leur conséquences potentielles sur la santé présente des parallèles évidents avec d’autres problèmes actuels comme la mise sur le marché de médicaments, de substances chimiques, de pesticides, de métaux lourds ou d’OGM. Pour cette raison, elle souligne que l’indépendance et de la crédibilité de l’expertise scientifique est cruciale pour arriver à une évaluation transparente et équilibrée des impacts négatifs potentiels sur l’environnement et la santé humaine. »
4. Objection: Il n'y a aucune raison pour que le fonctionnement des scandales passés s'applique également aux ondes Wifi.

L'Agence Européenne pour l'Environnement n'est pas de cet avis. Dans ses deux rapports “Avertissements précoces et leçons tardives” (“Late lessons from early warnings”, 2002 et 2012), l’Agence Européenne pour l’Environnement retrace les nombreux scandales sanitaires du siècle dernier: amiante, PCB, plomb, rayonnement radioactif...

Les auteurs du rapport se sont également demandés s’il existait des cas de figure de fausse alerte où les autorités avaient pris des mesures de précaution suite à des soupçons de toxicité et qu’au final, la substance s’est révélée inoffensive et les mesures de précautions inutiles. Elle n’a pu trouver aucun exemple de ce type au cours du dernier siècle: c'est-à-dire qu'il n'a jamais existé de toute l'histoire de l'industrie une situation de fausse alerte où des médecins et scientifiques auraient averti des dangers d'une technologie pendant des années (plus de 10 ans pour les hyperfréquences) sans qu'elle soit réellement dangereuse.
Face aux voix de plus en plus nombreuses et graves qui s'élèvent dans la communauté scientifique et médicale, face au nombre toujours croissant des personnes se découvrant "électro-sensibles", le constat semble s'imposer:

il en sera du Wifi comme de tous les autres scandales sanitaires du passé:
on agira quand les dégâts seront déjà faits.
  • Voici le texte original (en français, paragraphe 8):
    « Les études de cas concernent tous des ’faux négatifs’, c'est-à-dire des agents ou des activités considérés pendant un temps, notamment par les gouvernements, comme inoffensifs aux niveaux d'exposition et de ’contrôle’ de l'époque, jusqu'à l'apparition de preuves quant à leur nocivité. Mais existe-t-il des ’faux positifs’, c'est-à-dire des cas où des mesures ont été prises sur la base d'une approche préventive et qui se sont avérées inutiles? Nous nous sommes sentis obligés d'inclure de tels exemples, mais, après avoir invité des représentants d'industries à nous soumettre de tels cas et avoir évoqué ceux-ci en détails, nous n'avons décelé aucun exemple approprié. Notre attention a été attirée par une publication américaine, Facts versus fears (Liebermann et Kwon, 1998), qui cherchait à fournir 25 exemples de tels ’faux positifs’. Après un examen plus approfondi, toutefois, ces exemples ne se sont pas avérés suffisamment solides aux yeux de ceux qui les recommandaient pour accepter notre invitation à évoquer la demi-douzaine la plus significative d'entre eux dans ce rapport. Démontrer l'existence de ’faux positifs’ reste un défi: parmi les candidats potentiels évoqués, figurent notamment l'interdiction de déverser les boues d'épuration dans la mer du Nord ainsi que le ’bogue de l'an 2000. »
Cela illustre à merveille les égards que prennent les agences sanitaires envers l'industrie. Ces égards ont enfanté un nombre trop grand de scandales sanitaires. Voici un petit rappel des produits et substances qui étaient autrefois considérés comme inoffensifs car le niveau de preuve scientifique était limité, alors que des signaux très précoces alertaient sur leur toxicité:
    • l'amiante
    • le tabagisme actif
    • le tabagisme passif
    • le bisphénol-A
    • l'essence plombée
    • les peintures au plomb
    • certains pesticides comme le DDT
    • les Polychlorobiphényles (PCB)
    • le radium (à qui on trouvait même des vertus thérapeutiques à l'époque)
5. Que disent les médecins sur les risques ?

  • Les appels collectifs de médecins
    Les médecins sont selon l’avis du Collectif ENSOW une source de clarification du risque particulièrement fiable puisqu’ils ne sont pas dans les laboratoires mais sur le terrain clinique, en contact direct et vivant avec leurs patients. Ainsi, on constate que depuis 2002 les appels collectifs de médecins pour alerter les autorités sanitaires sur le danger des ondes du sans fil se multiplient dans le monde entier. L’appel de Paris et l’appel de Fribourg en 2002 (plus de 1000 médecins signataires) n’en sont que des exemples.
  • L’appel de Fribourg 2012
    10 ans après leur premier appel, les médecins réitèrent leur appel. C’est un signal fort! Ils confirment ainsi que
    « de plus en plus fréquemment, on observe également une relation temporelle et spatiale claire entre l'apparition de ces symptômes, les troubles et le début d'une exposition à des radiations. »
    Voici les symptômes recensés dans leur appel:
« Nous observons actuellement une augmentation inquiétante des problèmes de
  • santé mentale (dépression, anxiété, crise de panique)
  • trouble du sommeil, épuisement
  • accidents vasculaires cérébraux chez des personnes jeunes
  • troubles neuro-dégénératifs (apparition précoce de syndromes de démence)
  • céphalées
  • acouphènes
  • autisme
  • troubles de l'apprentissage
  • problèmes de concentration
  • troubles du comportement
  • augmentation régulière des allergies
  • problèmes de peau
  • syndromes douleureux
  • sensibilité aux infections
  • hypertension artérielle
  • troubles du métabolisme »
Ils écrivent également:
« Les enfants et les adolescents sont plus vulnérables. Après la leucémie, les tumeurs du cerveau sont la seconde cause de cancer chez l'enfant. En Europe, le taux de cancer chez l'adolescent a augmenté de 1,5% par an. En Angleterre, les tumeurs du lobe frontal et temporal ont significativement augmenté entre 1999 et 2009. Les enfants affichent de plus en plus un comportement addictif quant à l'utilisation de leur portable et des technologies sans fil. De nombreux appels et résolutions appellent pourtant à une protection spécifique des enfants et des adolescents (Résolution 1815 de 2011 du Conseil de l'Europe). »
  • Multiplication de ce genre d'appels
    Nous rappelons que de tels appels se sont multipliés ces derniers temps dans le monde entier. Voici quelques appels importants:
  • 2002: l'appel de Fribourg: plus de 1000 médecins et plus de 36.000 supporters
  • 2005: appel de Helsinki
  • 2007: appel de Bruxelles
  • 2009: Le SMG signe un appel contre l'Académie de Médecine
  • 2009: appel de Paris (Artac)
  • 2010: appel international de Würzburg
  • 2012: 2e appel de Fribourg
  • 2012: 1500 médecins suisses demandent des valeurs limites plus strictes
  • 2012: En GB des associations médicales appellent à des technologies plus sûres dans les écoles
  • 2012: 2500 médecins de l'Association Santé Environnement France interpellent dans une lettre ouverte les parlementaires
  • 2013: l'Académie américaine de pédiatrie
  • 2013: l'Académie américaine de médcine environnementale contre le Wifi à l'école
  • 2015: appel international de 206 scientifiques renommés à l'ONU et l'OMS dont le message se fait particulièrement pressant.
  • L'OMS classe les radiofréquences dans la catégorie 2B  “potentiellement cancérigène” (2011)
    au même titre que le plomb, les vapeurs d'essence et les extrêmement basses fréquences (qui d'ailleurs font partie du signal Wifi qui est un mélange d'une hyperfréquence porteuse de 2,45GHz et de pulsations en extrêmement basses fréquences). Dans la conclusion du communiqué de presse, le docteur Jonathan Samet a indiqué que
« la preuve, bien qu'encore à consolider, est suffisamment forte pour justifier une conclusion et une classification en 2b. Ceci signifie qu'il pourrait y avoir un risque et que nous devons rester vigilants sur le lien entre les téléphones cellulaires et le risque de cancer. »

Dans un chat' du Monde du 1er juin, Elisabeth Cardis, membre du groupe d'expert, précisait de façon claire la portée de la classification:
« L'évaluation qui a été faite est une évaluation sur les radiofréquences, et pas seulement le téléphone. Les études qui ont contribué à l'évaluation sont des études sur le téléphone, parce que c'est ce qui a été le mieux étudié jusqu'à présent. Mais a priori, le groupe de travail a classé toutes les ondes de radiofréquences dans le groupe 2B. » (ici)
  • Aucune étude d'impact sanitaire pour le Wifi
    La technologie de la Wifi a été lancée sans la moindre étude d’impact sanitaire à une époque où les études montrant des effets pathogènes commençaient à se multiplier, inquiétude exprimée dans l'amendement n°163 au texte de loi sur la refondation de l'école:
    « Depuis une dizaine d’années, de nombreuses études ont été réalisées pour évaluer les effets des ondes électromagnétiques. Un nombre croissant d’experts s’accorde désormais sur les dangers pour la santé induits par une exposition aux champs  électromagnétiques issus des technologies sans fils même si le débat scientifique n’est pas tranché. Cependant, cette incertitude scientifique doit appeler à la prudence notamment lorsqu’il s’agit des enfants avec lesquels il est essentiel d’appliquer le principe de précaution. »
    Ce texte précise par ailleurs que le débat n'est pas encore tranché, ce qui est une raison de plus pour appliquer le principe dé précaution.

6. La situation législative en France et ailleurs

Il existe un consensus universel que ce soit entre scientifiques ou décisionnaires: les enfants et les adolescents sont plus sensibles pour plusieurs raisons et il faut les protéger !

Il va sans dire que ce consensus porte en lui-même une contradiction, puisque les mêmes personnes qui n'arrêtent pas de répéter qu'il n'y aurait pas de risque "avéré", sont aussi celles qui prônent la protection des enfants et des femmes enceintes.
  • Martha Herbert, neuropédiatre et chercheur en neurosciences à la faculté de médecine de Harvard, certifiée en neurologie avec des compétences particulières en neurologie de l’enfant et titulaire d’une spécialisation en troubles du développement neurologique.
    Elle a écrit un lettre (en annexe 2 en bas de page) à toutes les écoles du district de Los Angeles pour exprimer ses inquiétudes quant à l’installation de la Wifi:
« Les enfants sont plus vulnérables que les adultes et bien plus encore ceux qui sont atteints de maladies chroniques et/ou de troubles du développement neurologique. »
« Les technologies actuelles ont été conçues et développées sans tenir compte des impacts biologiques autres que les effets thermiques. Nous savons maintenant qu’il existe un large éventail d’effets qui n’ont rien à voir avec l’échauffement des tissus. La revendication des défenseurs du wifi selon laquelle la seule préoccupation serait les effets thermiques est maintenant définitivement dépassée scientifiquement. »
  • Résolution 1815 du Conseil de l’Europe
« A la lumière de ces considérations, l’Assemblée recommande que les états membres du Conseil de l’Europe prennent toutes les mesures raisonnables pour réduire l’exposition aux champs électromagnétiques, spécifiquement les fréquences de la téléphonie mobile et particulièrement l’exposition aux enfants et adolescents qui semblent être plus à risque pour des tumeurs au cerveau.
« L'Assemblée recommande (...) de privilégier pour les enfants en général, et plus particulièrement dans les écoles et salles de classe, des systèmes d’accès à l’internet par connexion filaire et de réglementer de façon stricte l’utilisation du portable par les élèves dans l’enceinte de l’école »
« ...de mettre en place des campagnes d’information et de sensibilisation aux risques d’effets biologiques potentiellement nocifs à long terme pour l’environnement et la santé humaine, en particulier à destination des enfants, des adolescents et des jeunes en âge de procréer »
« L’installation d’un équipement terminal fixe équipé d’un accès à Internet sans fil est interdite dans les espaces dédiés à l’accueil, au repos et aux activités des enfants de moins de trois ans »
  • Amendement n°163 à la loi sur le refondation de l’école:
« Ce service public (l’école numérique) doit se mettre en place dans les établissements grâce à une infrastructure qui favorise l’utilisation de connexions de données filaires. En effet, le principe de précaution doit pousser l’État et les collectivités territoriales à protéger les enfants, notamment les plus jeunes, de l’influence des ondes. »
« Depuis une dizaine d’années, de nombreuses études ont été réalisées pour évaluer les effets des ondes électromagnétiques. Un nombre croissant d’experts s’accorde désormais sur les dangers pour la santé induits par une exposition aux champs électromagnétiques issus des technologies sans fils même si le débat scientifique n’est pas tranché. Cependant, cette incertitude scientifique doit appeler à la prudence notamment lorsqu’il s’agit des enfants avec lesquels il est essentiel d’appliquer le principe de précaution. »
  • Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement:
« Art. L. 5231-4. - La distribution à titre onéreux ou gratuit d'objets contenant un équipement radioélectrique dont l'usage est spécifiquement dédié aux enfants de moins de six ans peut être interdite par arrêté du ministre chargé de la santé, afin de limiter l'exposition excessive des enfants. »
  • Le rapport “Développement des usages mobiles et principe de sobriété remis au Premier Ministre en décembre 2013 écrit par un médecin, Jean-François Girard, et un conseiller d’Etat, Jean François Tourtelier. On y apprend que la plus grande source d’exposition des enfants n’est pas les antennes relais, mais le téléphone fixe sans fil (DECT) et le Wifi:
« Les mesures effectuées sur les lieux les plus exposés ont montré que, dans environ 20% des cas, les antennes relais ne sont pas la source principale d’exposition. Les autres sources sont notamment : bases de téléphone sans fil DECT, émetteurs radio FM ou téléphones portables à proximité, boîtiers multiservices Wifi... »
« Au nom de la précaution, au nom du bon sens aussi, il y a lieu de ne pas précipiter l’entrée dans le tout numérique (dès le plus jeune âge) ou, à tout le moins, de ne pas exacerber à l’école les tendances de (sur)consommation privée. Promotion des usages numériques d’un côté, préoccupations « sociétales » d’un autre côté, contraintes économiques enfin, produisent un discours incertain, comme non assumé. Pas sûr que cela contribue à la régulation »
  • L’ANSES et son rapport 2013
« Compte tenu de l’état des connaissances, le principe de précaution justifie des restrictions d’usage du téléphone mobile, en particulier pour les enfants et les femmes enceintes » (p. 365)
7. Le principe de précaution
En vue de tout ce qui vient d'être exposé, nous exigeons qu'on applique le principe de précaution entériné dans la constitution française en 2004 par la charte de l'environnement:
« Article 1er: chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé. »
« Article 5 : Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d'attributions, à la mise en oeuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. »
Par un arrêt du 19/07/2010, le Conseil d’Etat confirme que le principe constitutionnel de précaution s’applique également aux hyperfréquences pulsées (en l'occurrence les antennes relais de téléphonie mobile)

8. Mise en perspective: petit calcul de l'exposition d'un collégien sur quatre ans

Si on lit attentivement l'étude Interphone, il y est rapporté une augmentation du risque de tumeurs cérébrales de 40% après 1640h d'exposition aux rayonnements d'un téléphone portable pendant 10 ans. Cela fait un peu moins de 30 min par jour (c'est ce qui a donné lieu à l'expression “gros utilisateur de portable”; est un gros utilisateur de portable quelqu'un qui téléphone 27 minutes ou plus par jour)

Un enfant est exposé pendant 6h en moyenne par semaine, pendant 35 semaines par an et pendant 4 ans au collège et ensuite au lycée pendant encore 3 ans. Cela fait 3920 heures d'exposition au collège et  6860h d'exposition sur 7 ans avec le lycée inclus ! Comparé aux 1640h sur 10 ans dans l'étude Interphone ce chiffre interpelle !

On dit souvent que le routeur est loin des élèves. Mais on oublie que la tablette (ou l'ordinateur portable) est elle-même un routeur Wifi: la tablette non seulement reçoit des ondes Wifi, mais en émet fortement. Or, l'appareil est à quelques centimètres de l'enfant et cela pour des durées d'exposition bien plus longues et intensives qu'un simple coup de fil. S'ajoute à cela que l'enfant ne sera pas le seul à être connecté avec sa tablette, mais vingt autres élèves ce qui génère un champ électromagnétique d'une densité qu'on ne trouvera que difficilement à la maison.

Vu que tous les acteurs s'accordent à dire qu'il faut protéger les enfants, qu'attendons-nous alors pour appliquer le principe de précaution pour nos enfants ?


ANNEXE 1:

Petit rappel des produits autrefois considérés comme inoffensifs:

Beaucoup de produits et de substances certes toxiques mais présentant un avantage économique majeur ont connu un itinéraire très semblable. Pour eux aussi il n'y avait pas d'effet “avéré” sur la santé humaine et ce sont les associations, scientifiques indépendants, médecins et citoyens qui ont dû se battre jusqu'à ce que le risque soit reconnu (en laissant des centaines de milliers de malades dans son sillage, voir Annie Thébaud-Mony: “La science asservie”, Editions La découverte; ainsi que “Late lessons from early warnings” de l'Agence européenne pour l'environnement)

Voici donc pour rappel les produits et substances qui étaient considérés comme inoffensifs alors que des signaux très précoces alertaient sur leur toxicité:
  • l'amiante
  • le tabagisme actif
  • le tabagisme passif
  • le bisphénol-A
  • l'essence plombée
  • les peintures au plomb
  • certains pesticides comme le DDT
  • les Polychlorobiphényles (PCB)
  • le radium (à qui on trouvait même des vertus thérapeutiques à l'époque)

ANNEXE 2: La lettre de Martha Herbert


Docteur Martha R. Herbert
Professeur adjoint, neurologie pédiatrique
Directrice du programme de recherche TRANSCEND
transcend@partners.org

À : Los Angeles Unified School District, LAUSD1

De : Dr Martha R. Herbert

Réf. : Sans fil versus filaire dans les salles de classe
8 février 2013

Je suis neuropédiatre et chercheur en neurosciences à la faculté de médecine de Harvard et travaille à l’hôpital général du Massachusetts. Je suis certifiée en neurologie avec des compétences particulières en neurologie de l’enfant et titulaire d’une spécialisation en troubles du développement neurologique.

J’ai une longue expérience dans la recherche et la pratique clinique des troubles du développement neurologique, notamment des troubles du spectre autistique. J’ai publié des articles de recherche en imagerie cérébrale, sur les anomalies physiologiques dans les troubles du spectre autistique ainsi que sur les influences environnementales en matière de perturbation des développements neurologiques, comme les troubles de l’autisme, du développement du cerveau et de la fonction cérébrale.

Récemment, j’ai accepté une invitation à faire une recherche bibliographique concernant un lien possible entre les troubles du spectre autistique et les champs électromagnétiques de basses fréquences (EMF) et de radiofréquence (RFR). J’avais entrepris d’écrire un court article, mais j’ai trouvé plus de littérature que prévu. J’ai fini par élaborer un document de 60 pages avec plus de 550 citations. Ce texte est disponible sur le lien.

En fait, il y a des milliers de papiers qui se sont accumulés au fil des décennies – et s’accumulent maintenant de façon accélérée grâce à notre capacité plus grande à mesurer les impacts et qui documentent les effets nocifs pour la santé et les effets neurologiques des EMF/RFR.

Les enfants sont plus vulnérables que les adultes et bien plus encore ceux qui sont atteints de maladies chroniques et/ou de troubles du développement neurologique. De même, les adultes âgés ou souffrant de maladies chroniques sont plus vulnérables que les adultes en bonne santé.

Les technologies actuelles ont été conçues et développées sans tenir compte des impacts biologiques autres que les effets thermiques. Nous savons maintenant qu’il existe un large éventail d’effets qui n’ont rien à voir avec l’échauffement des tissus. La revendication des défenseurs du wifi selon laquelle la seule préoccupation serait les effets thermiques est maintenant définitivement dépassée scientifiquement.

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